Plus de 450 000 Britanniques ont manifesté dans les rues pour protester contre la loi britannique sur la sécurité en ligne et exiger son abrogation immédiate. Cette loi, conçue pour protéger les enfants en imposant une vérification stricte de l’âge, est accusée de porter atteinte à la liberté d’expression et de permettre une surveillance numérique intrusive. Alex Baynham est à l’origine de ce mouvement citoyen, qui témoigne d’une méfiance croissante envers les réglementations numériques jugées excessivement intrusives.

Depuis le 25 juillet 2025, tous les sites proposant du contenu pour adultes doivent confirmer que leurs utilisateurs sont âgés d’au moins 18 ans. Les services de jeux vidéo, les applications de rencontre et plusieurs réseaux sociaux sont également concernés. Les utilisateurs doivent désormais scanner leur visage, une carte bancaire ou une pièce d’identité pour accéder à ce type de contenu. Malgré un objectif louable, cette procédure soulève de sérieuses questions quant à la sécurité des données personnelles.
Informations principales sur la pétition visant à abroger le UK Online Safety Act
| Élément | Détails |
|---|---|
| Nom de l’initiative | Pétition pour l’abrogation du UK Online Safety Act |
| Nombre de signatures | Plus de 450 000 signataires en quelques jours |
| Initiateur | Alex Baynham, fondateur du parti indépendant Build |
| Date de mise en œuvre du dispositif | 25 juillet 2025 |
| Objectif principal | Supprimer les nouvelles règles de vérification d’âge jugées intrusives |
| Réponse du gouvernement | Aucun projet d’abrogation, mise en œuvre « proportionnée » annoncée |
| Principales préoccupations | Risques pour la vie privée, liberté d’expression et sécurité des données |
| Référence officielle |
Selon Alex Baynham et ses alliés, cette législation est « bien plus restrictive que nécessaire dans une démocratie ». Leur pétition dénonce un système qui menace d’étouffer les espaces de discussion informels, tels que les forums de passionnés et les communautés artistiques, sous couvert de moralité. Les réseaux sociaux ont joué un rôle particulièrement déterminant dans la propagation de cette crainte, suscitant une vague d’indignation publique et offrant à ce débat une visibilité sans précédent.
De son côté, le gouvernement britannique tente de rassurer la population. Bien qu’il affirme n’avoir aucun projet d’abrogation, il s’engage à collaborer étroitement avec l’Ofcom afin de garantir une mise en œuvre « équilibrée ». Malgré son habileté politique, cette déclaration ne parvient pas à apaiser les tensions. L’assurance d’une mise en œuvre « proportionnée » est insuffisante pour beaucoup afin de dissiper le sentiment de surveillance généralisée.
La confiance est au cœur du problème. Aujourd’hui, les citoyens doivent confier leurs informations financières et biométriques à des plateformes commerciales – dont certaines sont vulnérables aux cyberattaques. Le souvenir des importantes violations de données, comme le piratage de l’application Tea en 2024, reste vivace. Ces affaires nous rappellent brutalement les conséquences désastreuses que peut entraîner la divulgation d’informations privées, notamment l’usurpation d’identité, la fraude et le chantage numérique.
Ce contexte explique pourquoi l’utilisation des VPN a explosé suite à la mise en place de la nouvelle réglementation. Dès le premier jour, ProtonVPN, l’une des entreprises les plus réputées du secteur, a enregistré une hausse de 1 400 % des connexions au Royaume-Uni. Véritable réflexe de survie numérique, le désir de reprendre le contrôle de son identité numérique se traduit par cette tendance généralisée à l’anonymisation.
Mais ce recours accru aux VPN soulève également la question de l’équilibre à trouver entre liberté individuelle et sécurité nationale. Les autorités craignent que les efforts déployés pour faire appliquer la réglementation ne soient entravés par cette propension à contourner la loi. Cependant, pour de nombreux utilisateurs, protéger leur vie privée – un droit fondamental qu’ils estiment menacé – prime sur la délinquance.
La campagne gagne du terrain auprès de plusieurs personnalités politiques. Zarah Sultana, ancienne députée travailliste, a critiqué cette idée, la qualifiant de système de « contrôles numériques », sous-entendant une surveillance constante des individus. Nigel Farage, leader de Reform UK, a dénoncé cette mesure comme une « mesure de contrôle déguisée », affirmant qu’elle restreindrait en réalité les libertés plutôt que de lutter contre les abus et la désinformation. Nadia Whittome et d’autres membres du Parti travailliste ont dénoncé cette stratégie, la jugeant « autoritaire et clivante ».
Cependant, certains responsables gouvernementaux soutiennent encore la loi. Selon le Premier ministre Keir Starmer, il s’agit d’une « formidable opportunité » de moderniser la réglementation d’Internet et de garantir un environnement en ligne plus sûr. Une consultation publique sera organisée plus tard cette année, et il s’est engagé à prendre en compte tous les points de vue. Bien que cette position se veuille transparente, elle peine à convaincre une population déjà méfiante face à la centralisation des données.
Le débat oppose deux visions du monde numérique, qui dépassent largement le cadre des simples considérations techniques. D’un côté, la vision d’un État protecteur, visant à contrôler les excès et à enrayer les abus. La société civile, quant à elle, craint que ce type de législation ne soit instrumentalisé à des fins de contrôle. Ce débat animé, quoique controversé, témoigne d’une volonté de participer activement à l’élaboration des politiques technologiques plutôt que de rester simple spectateur, signe d’une maturité démocratique croissante.
La pétition a désormais recueilli plus de 100 000 signatures, seuil requis pour son examen parlementaire. Les législateurs devront donc se prononcer face à une opinion publique de plus en plus mobilisée au fil des débats officiels. Baynham encourage la population à poursuivre la pétition.